AUGMENTATION DES DROITS DE DOUANE : COMPRENDRE ET RÉAGIR ?

Mercredi 02 avril 2025, Donald Trump annonçait l’entrée en vigueur de droits de douanes généralisés à l’ensemble des États (plancher à 10 %) avec des majorations pour les Nations présentant une balance commerciale excédentaire face aux États-Unis.

Les états s’organisent pour faire face à cette décision du chef d’État américain. La Chine a riposté de manière forte avec une augmentation de 34 % des droits de douane sur les produits américains tandis que l’Europe se prépare à une réponse conjointe.

Quels sont les impacts sur les marchés financiers ? Comment analyser cet évènement dans un contexte global ? Quelles sont les perspectives ? Tour d’horizon.

Des impacts immédiats sur les marchés

Depuis les annonces du président américain, l’ensemble des indices mondiaux ont connu une baisse, déjà amorcée pour certains plus tôt dans l’année suite aux annonces de la Maison Blanche.

Le marché américain a été le premier impacté, avec des clôtures jamais vues depuis la Covid : le Down Jones a perdu 5,5 % sur la séance de vendredi 04 avril, le S&P500 5,97 % et le Nasdaq 5,82 %. La bourse de New York a ainsi enregistré une de 6 400 milliards d’Euros en 2 jours du jamais vu depuis de nombreuses années.

Les marchés mondiaux ne sont pas en reste, eux aussi, et subissent de plein fouet les décisions du président Trump et de son administration. Le CAC40 a enchainé jeudi 03 et vendredi 04 avril des pertes de 5 % et 4,26 %, effaçant l’ensemble des gains depuis le début de l’année. L’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore l’Italie ont connu le même sort que la France.

Les marchés asiatiques ont également vu rouge avec des baisses importantes comme la bourse de Tokyo qui a connu une baisse de 2,75 % vendredi 04, avec une baisse à l’ouverture de 6 % lundi 07.

Enfin, même les valeurs refuges et les matières premières ont dû absorber ce choc économique : les cryptomonnaies, l’or, le pétrole ou encore les devises ont plongé de manière plus ou moins fortes (Le pétrole Brent a perdu 3,19 % par exemple en une séance).

Une crise en perspective ?

Est-ce que cette guerre commerciale va entrainer des changements ? Nécessairement. Doit-on pour autant s’inquiéter ? Pour répondre à cette question, il convient de prendre de la hauteur. Ces dernières années, les marchés financiers ont connu de nombreuses crises majeures :

  • La crise des subprimes et la faillite de Lehmann Brothers,
  • La crise des dettes souveraines,
  • La crise du Covid.

Ces évènements ont tous un point commun : une reprise supérieure à la perte occasionnée par les évènements les ayant provoqués.

Bien que le président Trump semble décidé à tenir son cap, plusieurs facteurs mènent à penser que la situation pourrait se diriger vers une issue différente :

Premièrement, des négociations entre les États-Unis et les états « sanctionnés » pourraient avoir lieu et aboutir sur un accord favorisant le libre-échange.

Deuxièmement, Donald Trump avait pour objectif de faire baisser les taux directeurs de la FED. Toutefois, ces mesures pourraient avoir comme effet une augmentation de l’inflation ce qui pourrait freiner ces baisses, ce que semble confirmer Jérôme Powell (Président de la FED) qui souhaite temporiser et observer les effets de la politique Trump sur l’économie américaine. Une inflation trop haute aurait un impact dramatique sur le pouvoir d’achat américain si cher au président de la première puissance mondiale.

Enfin, bien que Trump soit soutenu par les membres de son parti et par de nombreux chefs d’entreprises américains, beaucoup d’entre eux commencent à remettre en cause les décisions du chef d’État qu’ils estiment trop brutales et trop arbitraires. Avec un soutien affaibli et les plus grandes fortunes du pays perdant (beaucoup) d’argent, Donald Trump arrivera-t-il à maintenir sa stratégie jusqu’au bout ?

L’investissement doit être apprécié sur un temps long

La notion de crise, du grec ancien « krisis » désignait la notion de décision ou de jugement. Dès le 15ème siècle, en France, le terme a été transformé pour désigner un moment difficile, la phase aiguë d’une évolution.

Bien que brutale, la période que nous connaissons semble, à travers l’analyse des crises historiques que nous avons connu, être un facteur nécessaire pour changer le fonctionnement de l’économie mondiale. Cela se traduit par d’autres évènements actuels aux multiples impacts :

  • Développement de coopérations et de stratégies régionales plus importantes,
  • Amélioration et développement de nouvelles relations internationales en dehors de l’opposition classique (Exemple : la Chine investit massivement pour développer des liaisons ferroviaires avec l’Europe en contournant la Russie),
  • Processus de réindustrialisation et de développement de secteurs stratégiques à l’échelle nationale.

Quel comportement doit-on adopter ?

Le premier proverbe à appliquer : « avec du temps et de la patience, on vient à bout de tout ».  L’histoire nous montre que les marchés financiers savent rebondir après une phase de tension et de baisse forte, à l’image du tableau précédent. De manière pratique, cet adage peut être appliqué de deux manières.

Dans le cadre d’un investissement régulier sur un contrat, je continue d’investir car, en ce moment, j’achète à des prix bas et j’en profiterai pleinement lors de la remontée des cours.

Si je dispose d’un capital existant, l’objectif est d’apprécier la situation à travers une temporalité plus longue. Ainsi, un arbitrage d’un fonds baissier vers le fonds Euros acterait les pertes de manière définitive. Le comportement adéquat serait de ne pas céder à la panique et d’attendre la fin de la phase de baisse.

Le deuxième proverbe à appliquer : « Les opportunités apparaissent le plus souvent sous la forme de malchance ou d’échec temporaire. ». La crise actuelle est une réelle opportunité d’investissement. Avec des valeurs basses et une espérance de remontée des cours sur le moyen/long terme, investir de manière raisonnée sur des fonds qualitatifs pourrait être pertinent afin de chercher à réaliser une plus-value. Ainsi, deux moyens se présentent pour investir : arbitrer son contrat vers les fonds baissiers (type fonds actions américaines, européennes ou pays émergents) ou investir de l’épargne dormante (PEL, Livret A) dans le même type de support.

Notre équipe se tient à votre disposition pour réaliser un entretien individualisé, pour répondre à vos questions, vous accompagner, faire un point sur vos contrats ou procéder aux arbitrages pertinents. 

 Les informations contenues dans cet article ont une vocation purement informative et ne constituent pas un conseil personnalisé en investissement. Chaque décision d’investissement doit être prise en fonction de votre profil de risque.  L’investissement en OPCVM comporte des risques, notamment le risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

 

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